UNITE D'HABITATION LE CORBUSIER, FIRMINY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le grand mouvement de l’architecture, de l’urbanisme et de l’art moderne, l’œuvre de Le Corbusier est aujourd’hui un modèle. Ses concepts selon un esprit nouveau et leur rôle dans la métamorphose de l’architecture fonctionnelle sont désormais suivis et défendus.

 

 

 

 

 

 

 

Parmi les œuvres et les innombrables projets de cet architecte, il en est un exemple saisissant dans la Loire. Par le nombre d’œuvres réalisées, Firminy, située au cœur de la vallée de l’Ondaine, peut s’enorgueillir d’être l’écrin du site architectural signé Le Corbusier le plus important du monde après celui de Chandigarh, la capitale du Penjab en Inde.

Réelle source de rayonnement international ce patrimoine Régional est présenté tel une incontestable référence.

 

 

 

 

 

 

Charles-Edouard Jeanneret-Gris dit « Le Corbusier » (1887 – 1965) – Architecte suisse naturalisé français.

 

 

 

 

 

D’abord graveur d’horlogerie, il se tourne très tôt vers l’architecture. Il s’expatrie en France et s’installe à Paris où il devient disciple d’Auguste Perret, le « pape du béton armé ». Commence alors sa prodigieuse carrière.

Fondateur en 1942 de l’Ascoral (assemblée des constructeurs pour une rénovation architecturale), il marque son temps en imposant à l’architecture moderne et à l’urbanisme contemporain, un esprit nouveau, qui tend à concilier la vie collective et l’intimité des individus appelés à cohabiter au sein de vastes cités. Il invente ainsi le « Modulor » unité fondée sur des séries mathématiques à la dimension humaine.

Il ne cesse de préconiser une conception nouvelle de l’habitation, couverte de terrasses, éclairée horizontalement de mur à mur et montée sur pilotis en béton.

De la machine à habiter jusqu’au Palais des Soviets, du cabanon de Cap-Martin au Capitole de Chandigarh, d’un programme élémentaire de cellule individuelle jusqu’au complexe piranésien dans lequel s’élabore et s’exprime le vouloir de la collectivité, Le Corbusier reste fidèle à la même méthode de création.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, il construit à Marseille en 1952 la Cité Radieuse, dans laquelle il fait la synthèse de toute sa philosophie et de ses conceptions de l’habitat fonctionnel. S’ensuivent les unités d’habitation de Rézé-les-Nantes en 1953, de Berlin-Tiergarten en 1958, de Briey-en-Forêt en 1959 et Firminy en 1967.

Le Corbusier est également un grand philosophe et un grand artiste car pour lui l’architecture est surtout un moyen d’améliorer le sort de ses semblables en cherchant à rendre leur vie plus agréable et moins difficile. Il est également un écrivain de talent, un délicat poète et un peintre dont les œuvres illustrent les musées du monde entier.

A la fois porte de l’Auvergne et du Forez, au carrefour du Velay et du parc naturel du Pilat, Firminy, dans le département de la Loire, est une ville de 24000 habitants située à une dizaine de kilomètres de Saint Etienne.

 

 

 

La révolution urbaine des années 60 a remodelé plusieurs quartiers et en a créé de nouveaux comme Firminy-Vert. Progressivement la ville s’est dotée de parcs et d’équipements modernes, culturels (cinéma, théâtre, maison de la culture, médiathèque), ou sportifs (piscine, stade, gymnases, tennis…).

 

 

 

 

Lorsqu’en 1953, Eugène Claudius Petit est élu maire de Firminy, fort de son expérience de Ministre de la Reconstruction, il va projeter ses ambitions sur Firminy, ville de tradition minière.

A partir de cette date, le Député-Maire va mettre en place une équipe composée pour bonne part de ses anciens collaborateurs architectes/urbanistes (André Sive, Marcel Roux, Jean Kling) et de quelques nouveaux éléments dont Charles Delfante qui fera par la suite une importante carrière d’urbaniste dans la région Lyonnaise.

Cette équipe est immédiatement chargée de mettre en place un plan d’aménagement directeur qui travaille dans deux directions : la restructuration du centre ville traditionnel et conjointement, la création d’un nouveau quartier d’habitations.

Le nouveau quartier projeté s’appellera Firminy-Vert, en réaction avec le « Firminy-noir », marqué par la mine et la métallurgie. Ce quartier de 1070 logements pour 4150 habitants, sera équipé des habitations aux derniers standards de l’hygiène et du confort, ainsi que d’équipements à usages collectifs.

Claudius-Petit entend « opposer la ville fonctionnaliste à la ville industrielle, la ville de la modernité, à la ville de la révolution industrielle », il entend « bâtir la ville de l’hygiène, la ville de la lumière par rapport à la ville de l’ombre ». Firminy-Vert sera implanté sur les collines s’étendant au sud de la ville.

 

 

 

 

 

Les rencontres fortuites et les grandes amitiés ont toujours été à l’origine des réalisations importantes de Le Corbusier. Sa rencontre et son amitié avec Eugène Claudius Petit explique ses réalisations à Firminy.

Le Corbusier se verra donc intégré en deux phases au projet de réaménagement global : celle dite du « centre civique », composée de la maison de la culture, du stade, et de l’église St Pierre, puis à partir du début des années 60, du projet d’une extension du quartier de Firminy-Vert vers la commune de Chazeau alors rattachée à Firminy.Ce deuxième projet devant voir la réalisation initiale de trois unités d’habitation dont une seule sera construite entre février 1965 et septembre 1967.

MAISON DE LA CULTURE

 

 

 

 

 

 

STADE

 

 

 

 

 

 

Ce projet d’urbanisme ambitieux pour l’époque se verra couronner par un Grand Prix d’Urbanisme en 1961. il reprend dans ses grandes idées, les théories de la Charte d’Athènes, dont il peut être considéré comme une des réalisations les plus abouties et des plus respectueuses des principes.

EGLISE SAINT PIERRE UNITE D’HABITATION

 

 

 

 

 

 

L’unité d’habitation de Firminy s’intègre à un plan d’extension de Firminy-Vert qui prévoit la construction d’un total de 3500 logements et « de leurs équipements scolaires, commerciaux, sportifs correspondants » (Ordre de service du 1er février 1965). L’ unité est implantée autour du piton dit du « Massardier », sur un vaste espace complété par le parc des Brunneaux de 14 Hectares.

Le permis de construire de l’unité d’habitation de Firminy fut accordé le 18 septembre 1964. Le cahier des charges prévoyait alors un bâtiment comportant 414 logements initiaux (contre 337 pour Marseille) répartit en 6 grands types (de B à G) et d’une surface totale de 27859 m2.

La pose de la première pierre de l’unité d’habitation de Firminy se fait le 21 Mai 1965 en présence de Le Corbusier (qui inaugure le même jour la Maison de la Culture et de la Jeunesse). Sa mort brutale le 28 août de la même année va conduire Claudius-Petit à faire appel à André Wogensky pour l’achèvement de la maîtrise du projet d’unité d’habitation. Wogensky aura travaillé avec Le Corbusier d’août 1945 à janvier 1956, Il connaît donc bien les méthodes de travail de Le Corbusier et c’est tout naturellement qu’il va reprendre le projet jusqu’à son achèvement en octobre 1967.

L’Unité d’Habitation de Firminy mesure exactement 130,35 m de long sur 21 m de large et 50 m de haut. Elle comprend 414 logements, soit 18 niveaux de 2,26 m dans lesquels on trouve 3 rues desservant 3 niveaux et 4 rues de 2 niveaux seulement. A la hauteur totale viennent se rajouter l’école et le toitterrasse. Cette composition en fait la plus grande des 5 existantes.

L’usage systématique des pilotis :

Distribution et meilleure répartition de la circulation des personnes au niveau du sol ; le passage des routes et voies de circulations sous les maisons ne paraît cependant nullement souhaitable. Cet espace sera avant tout réservé aux piétons. Récupération du sol bâti : abri, promenade, terrain de jeux, création d’une nouvelle typologie d’espace. Mais les motivations les plus sérieuses sont d’ordre purement esthétique : « le pilotis est un élément architectural précieux, il libère la vue du piéton».

 

 

 

 

 

L’ossature indépendante / Le plan libre :

L’édifice sera soutenu par un système structurel fait de poteaux et de poutres en béton armé. La façade devient alors, de fait, indépendante et non porteuse, tout comme le plan non soumis aux cloisonnements des distributions intérieures qui ainsi devient libre. C’est la grande «révolution» de l’architecture en béton armé.

 

 

 

La façade libre :

Dans l’enthousiasme initial et faisant suite au concept de plan libre, Le Corbusier avait proclamé : « Désormais la paroi peut s’ouvrir toute à la lumière ». L’immeuble Clarté, construit à Genève en 1928 et la Cité Refuge de l’Armée du Salut (1935) vont bénéficier de cette invention. Les façades sont entièrement réalisées en pans de verre ; mais il va falloir admettre que cette idée généreuse appelait un palliatif et c’est l’histoire du «brise-soleil», que l’on voit apparaître dans les œuvres postérieures de Le Corbusier.

 

 

 

 

 

 

La Terrasse-jardin :

Non seulement l’emprise au sol des bâtiments est pratiquement nulle, grâce aux pilotis mais, de surcroît, on retrouve un jardin accessible en terrasse : il y a, par conséquent plus de terrain libre après construction qu’auparavant, ce qui représente un concept tout à fait nouveau dans l’histoire de ’architecture.

 

 

 

 

 

« Soleil-Espace-Verdure»

Le Corbusier propose comme nous l’avons vu, un nouveau concept urbain matérialisé par les unités d’habitation. Le principe général, respecté à Firminy, se décline comme suit : une densification verticale de l’habitat, soit 400 logements ou 1500 personnes environ, dans des unités de 130 m de long, 20 m d’épaisseur et 50 m de hauteur.

Les appartements sont de 6 types différents. Ces différentes combinaisons permettent de former des appartements de 2 étages et c’est, dans presque tous les cas, la solution qui a été adoptée. Cette disposition permet aux appartements d’être orientés, à leurs deux extrémités, sur les façades Est et Ouest.

Cet «emboîtage», qui intéresse deux ou trois niveaux de plancher, se fait autour d’un couloir longitudinal de circulation horizontale dit «rue intérieure» qui permet l’accès d’un côté aux appartements dont les chambres sont au-dessus de la salle commune. Les appartements sont dits «montants» lorsque les chambres sont au-dessus de la salle commune et «descendants» dans le cas contraire.

La forme particulière des appartements permet de réaliser pour chacun d’eux des parois latérales entièrement pleines et situées dans le sens transversal du bâtiment, perpendiculaires à l’axe longitudinal. Ce sont des parois réalisées en béton qui portent tout l’édifice.

Les façades, la toiture-terrasse, l’école et les pilotis ont été classés le 9 septembre 1993 Monument historique.